Cet objet connecté a été inventé par un jeune Coréen dont le père et les deux oncles ont été victimes d’un accident vasculaire cérébral.
L’accident vasculaire cérébral est aujourd’hui l’une des principales causes d’invalidité dans les pays développés. Il nécessite une rééducation motrice, parfois longue et très coûteuse, pour permettre aux patients d’arriver à refaire les gestes simples de la vie quotidienne. Bien suivre les programmes d’exercices est crucial et ils se font la plupart du temps sous le contrôle d’un spécialiste. Pour augmenter le nombre de personnes susceptibles de bénéficier d’une rééducation optimale, Hoyoung Ban, diplômé de MBA de la Darden School of Business (États-Unis), a inventé un nouveau gant intelligent.
C’est parce que son père et ses deux oncles ont été victimes d’un AVC que Hoyoung Ban s’est lancé dans cet ambitieux projet destiné d’abord à améliorer la prise en charge des malades en Corée du Sud. La société Neofect, qu’il dirige, a donc contribué à la conception et à la commercialisation du système de rééducation baptisé Rapael Intelligent Glove. Le patient peut porter ce gant pendant de nombreuses activités quotidiennes : verser de l’eau dans un verre, lancer une balle, etc. Le gant donne également la possibilité d’effectuer des séances de rééducation virtuelle et il est équipé de moniteurs de surveillance. Il peut ainsi analyser et ajuster la difficulté des tâches au niveau de chaque malade. Il est enfin connecté à un réseau global qui enregistre et transmet les données de la session pour une évaluation ultérieure par le patient et par le personnel médical.
Jeu vidéo
Le coût de production de ce gant est relativement faible, selon son inventeur, et les programmes d’entraînement numériques garantissent aux patients des exercices variés et efficaces. La commercialisation et la distribution de ce produit sur le marché mondial à destination des hôpitaux sont actuellement en pourparlers aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et au Japon, selon le communiqué de l’entreprise Neofect. Le modèle à destination des hôpitaux sera vendu 10 000 dollars, tandis que la version pour les soins à domicile, qui sera commercialisée courant 2016, aura un coût de 1 000 dollars (la différence entre les deux n’est pas précisée dans le communiqué de presse). Hoyoung Ban ajoute que son but ultime est d’offrir la réadaptation à domicile abordable à tous et que, pour cela, il souhaite rapidement développer la vente des gants connectés aux particuliers.
D’autres robots ont déjà été développés et sont utilisés dans le domaine de la rééducation. En France, c’est notamment le cas au Normandy de Granville (Manche). Le Quotidien du médecin, qui a effectué récemment un reportage dans ce centre pionnier de la révolution robotique rééducative, raconte comment un homme de 30 ans arrive à quitter son fauteuil roulant et à marcher en suspension au-dessus d’un tapis roulant, le buste corseté et relié à une colonne centrale de délestage, les jambes sanglées dans un réseau de câbles et les yeux fixés sur un jeu vidéo. « Les robots ont révolutionné le paysage rééducatif en France », affirme le Dr Jean-Luc Isambert, médecin-chef coordinateur de ce centre pionnier. Pour lui, « c’est l’avenir de la rééducation, aussi bien pour les cérébro-lésés (accidents vasculaires cérébraux ou traumatisés crâniens), les blessés médullaires et autres patients neurologiques (sclérose en plaques, paralysie cérébrale) ». Reste à souhaiter désormais que la technologie puisse entrer dans la vie quotidienne, comme le désire Hoyoung Ban.