Le métier de masseur kinésithérapeute : qui, comment, pour quoi faire ?

Le métier de masseur kinésithérapeute : qui, comment, pour quoi faire ?

Hospitalisation, traumatismes, douleurs, bronchiolite du nouveau-né, réadaptation fonctionnelle… Autant de situations où le masseur-kinésithérapeute intervient. Ce spécialiste de la rééducation utilise les massages, la gymnastique médicale et diverses techniques manuelles et appareillés pour aider ses patients à recouvrer leurs capacités. Revue de détails.

Qui est-il ?

kinésithérapeute
Masseur-kibnésithérapeute : un exercice pluriel : éduquer, rééduquer, traiter des patients atteints d’affections diverses. 

Le masseur-kinésithérapeute (M.K.) est un professionnel de santé qui, de par sa formation, ses compétences, ses habilitations, intervient tant pour éduquer, rééduquer ou traiter des patients atteints d’affections diverses, que pour prévenir la survenue de troubles ou affections, tant de l’appareil locomoteur, que respiratoire, cardio-vasculaire, digestif ou génito-urinaire ; il est aussi un professionnel du bien-être, de la détente, de l’hygiène de vie. Comme tous les professionnels de santé, il est conseiller de santé, et peut être consulté dans des domaines divers (citons par exemple l’ergonomie, l’aptitude aux activités physiques et sportives, l’expertise…).

Le M.K. est un professionnel qui considère toujours le patient dans son ensemble, son champ d’action ne se limitant pas qu’aux seuls muscles et articulations !

Que fait-il ?

Le M.K. réalise des actes de façon manuelle ou par l’intermédiaire de matériels ou appareils, actes de kinésithérapie et de rééducation (mobilisations passives ou actives, gymnastique orthopédique, renforcement musculaire, rééducation proprioceptive, contentions souples…), actes d’électro-physiothérapie, actes de massage aussi (massage classique, drainage lymphatique manuel, techniques ou méthodes de massages à visée réflexe…), mais encore des bilans et des diagnostics dans les limites de ses compétences.

Lorsqu’il intervient dans un but thérapeutique, le M.K. le fait toujours sur prescription médicale. La prescription qualitative et quantitative n’est plus nécessaire, le M.K. ayant le libre choix des moyens à mettre en œuvre, après réalisation d’un bilan-diagnostic, bien entendu.

Rappelons que « nul ne peut exercer la profession de masseur-kinésithérapeute, c’est-à-dire pratiquer le massage et la gymnastique médicale, s’il n’est muni du diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute institué par l’article L 488 du code de la santé publique » (sic). Le massage, quelle que soit la technique ou la méthode, est donc de sa compétence exclusive.

A propos du massage

Citons : »on entend par massage toute manœuvre externe réalisée sur les tissus, dans un but thérapeutique ou non, de façon manuelle ou par l’intermédiaire d’appareils autres que les appareils d’électrothérapie, avec ou sans l’aide de produits, qui comporte une mobilisation ou une stimulation méthodique, mécanique ou réflexe de ces tissus » (art.3 du décret n° 2000-577 du 27.06.2000 … relatif … à l’exercice de la profession de M.K.).

Le métier de masseur kinésithérapeute bénéficie de bonnes perspectives d’emploi. En plus des soins traditionnels, les besoins en professionnels de santé aptes à prendre en charge la dépendance et les handicaps augmentent. »

Le diplôme d’État

Le Diplôme d’Etat (D.E.) est nécessaire pour exercer la profession, quel que soit le mode d’exercice. Ce D.E. s’acquiert après 3 années d’études en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (I.F.M.K.). [Ils sont au nombre de 39 : 14 sont publics, 25 sont privés (dont 4 Instituts pour déficients visuels)]. (la liste des I.F.M.K. peut être consultée sur divers sites cités en fin d’article).

Les épreuves du D.E. comportent 2 mises en situation professionnelle (MSP) réalisées devant un jury de 3 membres (2 kinésithérapeutes dont l’un au moins est cadre, 1 médecin) ; elles ont lieu sur 2 sites différents. En plus des MSP, il y a la soutenance d’un travail écrit réalisé lors d’un stage à temps complet. Enfin, la moyenne des notes obtenues aux modules du second cycle des études intervient aussi. D’autres diplômes peuvent permettre l’exercice de la profession ; nous évoquerons ces cas plus loin.

Se préparer au diplôme d’État

L’enseignement préparatoire au D.E. de M.K. s’effectue en 2 cycles. Il s’agit d’un enseignement théorique et pratique sous forme de modules à valider. Cette formation comprend aussi un enseignement clinique en milieu hospitalier ou en centre de rééducation, principalement.

Le 1er cycle (la 1ère année d’études)

  • Il comporte 4 modules : ABCM(anatomie, biomécanique, cinésiologie, morphologie) ; physiologie ; pathologies ; Masso-kinésithérapie TP pratique. Les enseignements théoriques et pratiques se montent à 900 heures.
  • Il y a 2 stages : l’un d’initiation à la kinésithérapie en milieu hospitalier, un autre extra-hospitalier chez un kinésithérapeute.

Le 2ème cycle (la 2° et la 3° année d’études)

  • Il y a 12 modules à valider pendant ces 2 ans : masso-kinésithérapie et technologie ; mais aussi ceux de rééducation en fonction des diverses pathologies (traumatologie, cardio-vasculaire, respiratoire, rhumatologie…). Le total horaire prescrit pour les cours théoriques et pratiques est de 960 heures.
  • Il faut rajouter les 1.380 heures de stages hospitaliers et un (trop) petit stage extra-hospitalier de 20 heures (seulement).
  • Dans le cadre légal, l’organisation du second cycle est propre à chaque I.F.M.K.

Une 4ème année est à prévoir depuis la réforme des études de Kinésithérapie de 2014-2015, pour aménager les emplois du temps avec un perfectionnement des programmes toujours plus dense avec l’avancée des nouvelles thérapeutiques et technologiques.

La validation des modules

Les modules doivent tous être validés pour passer en année supérieure ; en cas d’échec à un seul des modules, après épreuve de rattrapage, l’étudiant peut être autorisé à redoubler ; il devra alors revalider l’ensemble des modules de l’année d’études en cours.

Nota : le passage en année supérieure est lié aussi à la validation des stages de l’année.

Rattrapage de la validation des modules

La moyenne de 10 sur 20 suffit à l’épreuve de rattrapage ; il n’est plus question de compenser les points manquants de l’épreuve initiale.

Indemnité de stage

Un décret du 10.05.2007 a introduit les notions d’indemnité de stage versée aux étudiants et de remboursement des frais de déplacement ; un arrêté du 10.05.2007 fixe les modalités qui sont applicables depuis la rentrée de septembre 2007.

L’admission aux études préparatoires au D.E.

Différentes formes d’admission existent actuellement : soit l’admission se fait après concours, soit elle se fait après passage en PCEM 1. Sur les 39 I.F.M.K., notons que 16 d’entre eux admettent sur concours, les 23 autres après PCEM 1. Les quotas d’admission sont fixés chauqe année par le Ministère de tutelle, pour tous les I.F.M.K. Le nombre maxima d’étudiants à admettre en première année d’études préparatoires au diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute pour l’année scolaire 2013-2014 est fixé à 2.560 répartis dans les différentes régions (Arrêté du 14 juin 2013 fixant au titre de l’année scolaire 2013-2014 le nombre d’étudiants à admettre en première année d’études préparatoires au diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute).

Admission sur concours

Ce concours est ouvert aux bacheliers ou aux titulaires d’un diplôme admis en équivalence. Il comporte 3 épreuves dont les programmes correspondent à ceux de terminale S : une épreuve de biologie (1h30), une de physique (1h00) et la 3° de chimie (0h30). S’agissant d’un concours ouvert à toutes les régions, le nombre de candidats peut être important ; la majorité de ces candidats suivent une ou deux années de préparation spécifique dans un organisme privé.

Admission après PCEM 1

L’admission est forcément régionalisée, car les modalités sont mises au point par convention passée avec la Faculté de Médecine de la région. Ces modalités varient un peu d’une région à l’autre (module spécifique, coefficients des épreuves, …).

Admission après STAPS 1

L’admission est forcément régionalisée, car les modalités sont mises au point par convention passée avec la Faculté de Sport de la région. Ces modalités varient un peu d’une région à l’autre (module spécifique, coefficients des épreuves, …).

Par ailleurs, la réforme des études de Kinésithérapie vise, à partir de 2016 à uniformiser l’entrée en école de kinésithérapie par l’accès universitaire en PACES 1, dont les modalités seront organisés par les différentes universités de Médecine.

Dispense des épreuves d’admission

Les athlètes de haut niveau, à condition d’être titulaires du bac ou d’une équivalence, peuvent être admis dans un I.F.M.K. après décision du Ministère de la Jeunesse et des Sports ; ils doivent bien entendu déposer leur demande auprès du Ministère.

Admission en 2ème année

Sous réserve d’avoir satisfait à l’examen de passage en 2° année, les personnes titulaires du D.E. de sage-femme, d’infirmier(e), de manipulateur en électro-radiologie médicale, de pédicure-podologue, d’ergothérapeute ou de psychomotricien, comme celles ayant accompli et validé le 1er cycle des études médicales, de même celles titulaires d’un licence STAPS, peuvent être admises en 2ème année (mais leur nombre ne peut excéder 2% du quota d’entrée en 1ère année), et l’acceptation se fait sur dossier.

Nota : certains I.F.M.K. préparent ces candidats aux épreuves de l’examen de passage.

Admission de candidats titulaires d’un diplôme extra-communautaire de MK

Ces candidats peuvent être admis en vue de la préparation au D.E. de M.K. ; après avoir constitué un dossier, ils doivent se présenter à des épreuves de sélection pour entrer dans un I.F.M.K (une épreuve écrite d’admissibilité, puis une épreuve d’admission). Les candidats pourront être dispensés d’une partie de la formation, mais ils devront suivre et valider au moins 1/3 de la formation (théorique, pratique, clinique). (cf. arrêté du 06.08.2004 relatifs aux dispenses…).

Interkiné, la rencontre des étudiants Kiné

Le site EMPLOI Soignant, accompagne les étudiants kiné des Nantes lors des inter kiné 2009

L’exercice professionnel

Il est possible pour les titulaires du D.E.

Il est autorisé aussi pour les étrangers possédants la nationalité d’un pays de l’Union Européenne, ou celle de l’Islande, du Lichtenstein, de la Norvège, ou de la Confédération suisse, pays qui possèdent bien entendu un diplôme (équivalent) reconnu. Un dossier de demande doit être constitué auprès du Ministère de la Santé. Certaines obligations préalables à la délivrance de l’autorisation seront peut-être imposées.

Se renseigner auprès des DRASS.

Quel type d’exercice ?

L’activité libérale

Plus de 75% des professionnels exercent une activité libérale, soit comme remplaçants, soit comme assistants, soit seul dans leur propre cabinet.

L’activité salariée

Exercée par moins de 25% des professionnels, elle l’est principalement en milieu hospitalier, en centre de rééducation, ou dans diverses autres structures privées.

La rémunération

Les revenus ne sont pas comparables entre les activités libérale et salariée ; le temps de travail hebdomadaire n’est peut-être pas le même non plus ! Dans la fonction publique, un kiné. de base débute à 1.400€ et peut atteindre 2.400€ en fin de carrière. En libéral, la rémunération se fait à l’acte, en fonction du traitement ; le kinésithérapeute a également la possibilité d’effectuer des actes hors nomenclature après devis et entente avec le patient.

Des spécialités ?

Il n’existe pas de spécialisations en M.K. Mais certains professionnels, suite à des formations complémentaires poussées (DU, DIU, etc…), suite à de nombreux stages de formation continuée, limitent le champ de leur activité à un type de patients ; avec l’expérience, ils peuvent être considérés comme étant « spécialisés ».

Citons ainsi des « spécialistes » en Kinésithérapie du sport, en pathologies infantiles, en kinésithérapie respiratoire, en massages, reconstruction posturale, etc…

Poursuivre sa formation et progresser

En plus de toutes les offres faites par les organismes de formation continue, les M.K. peuvent suivre d’autres formations et d’autres voies : cadre de santé (pour devenir gestionnaire d’un service ou enseignant en I.F.M.K.), ergonome, préparateur physique, ostéopathe…

Certains étudieront pour embrasser d’autres carrières : dans l’enseignement universitaire par exemple (sciences de l’éducation, physiologie, anatomie, biomécanique, etc…), dans l’administration de la santé (Directeur de soins, Directeur d’hôpital…).

La presse professionnelle permet aussi d’entretenir et de réactualiser ses connaissances, comme d’être au courant des faits nouveaux, des congrès, des nouvelles publications (livres, DVD, .. ). Citons les principales revues françaises : Kinésithérapie, la revue ; Kinésithérapie Scientifique ; Profession Kinésithérapeute ; Sport Méd’. D’autres revues françaises ou étrangères sont prisées par les professionnels. (voir ci-après)

Au-delà des revues, il ne faut pas oublier les ouvrages spécialisés publiés par quelques éditeurs au fait de la masso-kinésithérapie, de la rééducation, de la médecine physique.
Poursuivre sa formation, entretenir ou réactualiser ses connaissances : les possibilités sont vastes.

Des instances professionnelles

L’ordre des kinésithérapeutes

L’ordre est une réalité depuis la promulgation de la loi du 09.08.2004 relative à la politique de santé publique.

Les élections professionnelles ont eu lieu en mai 2006. Les diverses instances se mettent en place au niveau national comme au niveau local.

Les syndicats

Des syndicats représentatifs existent de longue date, tant ceux des libéraux que ceux des salariés. Citons simplement quelques sigles : FFMKR, SNMKR, SNMKS, mais il y a bien d’autres organisations.

Autres

De nombreux organismes ou structures ou associations privés, sans but lucratif, existent soit au niveau national, soit au niveau régional. Certains sont spécialisés (kiné. du sport, kiné. respiratoire, méthode Mézières, ..), d’autres sont généralistes (cercles d’études, groupes de recherche, …).

Pour en savoir plus (liste non exhaustive)

Quelques références de textes

  • Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code — (et en partie son annexe : titre II – chapitre 1er).
  • Décret n° 2000-577 du 27 juin 2000 modifiant le décret n° 96-879 du 8 octobre 1996 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession de masseur-kinésithérapeute.
  • Décret n° 2007-825 du 10 mai 2007 relatif au diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute.
  • Arrêté du 10 mai 2007 modifiant l’arrêté du 5 septembre 1989 relatif aux études préparatoires et au diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute.
  • Arrêté du 6 août 2004 relatif aux dispenses susceptibles d’être accordées aux candidats titulaires d’un diplôme extracommunautaire de masseur-kinésithérapeute sollicitant l’exercice de la profession en France en vue de la préparation du diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute.
  • Décret n° 97-44 du 21 janvier 1997 relatif à l’ordre national des masseurs-kinésithérapeutes.

Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR)http://www.ffmkr.com

You may also like...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>